Danseuse saluant

1876-1877

 

XIXème siècle
Pastel sur monotype 58 x 42 cm

 

Danseuse saluant (1876-1877) - DEGAS Edgar

Analyse

Cette danseuse saluant son public est représentée d’un point de vue inhabituellement élevé et, au-delà des décors de la scène, on aperçoit d’autres figures de danseuses ainsi qu’une silhouette masculine. Ici encore, on note l’exigence formelle des oeuvres de Degas et on remaque le soin tout particulier apporté par le peintre à rendre l’éclat lumineux du visage de la jeune femme, l’aspect soyeux des bas et la transparente légèreté du tutu ; par contraste apparaît plus approximatif le rendu des coulisses et des figures du fond plongées dans la pénombre et réduites à de simples touches de couleur.

L’oeuvre

La Danseuse saluant date de la période où Degas commence à expérimenter la technique du monotype. Elle fut achetée par Gustave Caillebotte, peintre et ami des impressionistes, qui légua son importante collection au musée du Luxembourg, d’où elle passa au musée du Louvre, avant d’être conservée au musée d’Orsay.

La technique du monotype

Curieux des diverses techniques picturales ainsi que des méthodes d’impression et de gravure, Degas (dont le nom s’écrivait en réalité de Gas) “invente” dans les années 1870 la technique du monotype. Celle-ci consiste à enduire une plaque de verre d’encre grasse que l’on élimine ensuite à l’aide d’un linge ou d’une brosse dans les zones que l’on veut éclaircir dans la composition finale. On transpose ensuite le dessin par impression, comme pour toute autre méthode d’estampage. Avec ce procédé, seule la première impression présente de bons contrastes, d’où son appellation de “monotype” (du grec monos, unique). Toutefois Degas parvenait habituellement à tirer deux ou trois épreuves de la même plaque et les colorait ensuite au pastel, ce qui est le cas de notre danseuse.
Degas est souvent considéré comme “le peintre des danseuses”. Il est vrai que le thème des classes de danse, des feux de la rampe, des attitudes imposées par la danse aux corps des jeunes femmes fut très cher au peintre qui au retour d’un voyage de jeunesse en Amérique, avouait qu’il était bien content de retrouver ses chères danseuses. Mais à travers ce sujet tant de fois traité, c’est surtout à une inlassable recherche des effets de lumière que Degas s’adonne.

On m’appelle le peintre des danseuses, on ne comprend pas que la danseuse a été pour moi un prétexte à peindre de jolies étoffes et à rendre des mouvements.

Degas