Procédés de dessin

Introduction

Motif tracé sur le sable du Sahara, esquisse réalisée avec du charbon de bois, le dessin est peut-être, en concurrence avec le chant ou la musique rythmique, l’art premier. L’écriture même lui doit tout.

Mais en quoi faut-il le distinguer de la peinture ?

Pour tenter de répondre à cette question (on n’y parviendra pas), il faut rappeler que ce n’est qu’assez récemment, au fil des derniers siècles, que nous avons acquis une palette réellement large (voir les différents articles de la section “Pigments et couleurs“).

Il est difficile d’affirmer que le lien est direct mais force est de constater qu’aux XVIIème, XVIIIème et XIXème siècles, des débats sont nés en même temps que les nouveaux pigments. Après un Moyen-Âge et une Renaissance où la peinture était couleurs et le dessin valeurs (sensiblement quoique pas de manière univoque), l’académisme dédaignait l’intérêt particulier de la couleur, ici opposée à la nuance, dans la peinture. De Poussin à Ingres, la ligne et la nuance régnaient et les oeuvres pouvaient sembler assez proches, dans l’esprit, du dessin. Les peintres (impressionnistes, fauves, suprématistes, expressionnistes, etc.) sont ensuite revenues très massivement à la couleur et parallèlement, celle-ci a intégré les nouveaux outils de dessin. En peinture, la ligne a également été fuie avant de revenir. Enfin les liants à peindre à séchage rapide du XXème siècle ont contribué à rendre encore plus confuse la frontière entre dessin et peinture.

Elle est pourtant toujours là dans nos mots mais les lexicographes ont peiné à décrire le dessin. La définition de l’Académie française est : “Représentation d’un être ou d’un objet, réel ou imaginaire, réalisée sur une surface au moyen d’un crayon, d’une plume, d’un pinceau, etc.” Retrouvez la définition complète sur le site de l’Académie.

Nous avons hésité à créer cette “section dessin” dans le site : pourquoi la séparer des techniques de peinture ?

Il s’est avéré impossible de faire autrement car les catégories sont trop spécifiques. Le graphite, à la fois liant et colorant, démontre à lui seul combien il est impossible de le faire rentrer dans les classifications minimales que nous avons retenues pour la peinture (liants, supports, pigments, etc.).

C’est, il faut l’avouer, une entorse à notre souhait de nous garder de trop segmenter techniques et produits.